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Mon postpartum et tissage

~ cet article est la suite de celui sur mon enfantement, pour une meilleure compréhension, je vous encourage à le lire préalablement ~




En ce 13 novembre, débuta notre aventure à 3, nous étions en plein (deuxième) confinement et rentrions dans l’hiver. Timing parfait, nous pouvions hiberner, pouponner, vivre ce post partum immédiat pleinement en alignement avec la saison intérieur, l’archetype de la vieille femme. La préparation virtuelle « pour un post partum optimal » de Quantikmama, mes lectures sur le mois d’or avaient permis une réflexion sur ce temps suivant l’enfantement. J’ai l’impression de n’avoir que très peu de souvenirs de cette période, quelques brides par ci par là.



 

Bulle d’ocytocine

 

Une fois le placenta délivrée. Je suis dans une autre dimension, fragmentée, pleines d’hormones, choqué par la puissance ce que je venais de vivre, de ce que mon corps venait de faire.

J’entends Sf S à Sf J, « waou je sens toute l’ocytocine c’est incroyable » en secouant son T shirt, pourtant elle en avait vu des enfantements, Sf J lui réponds en hochant de la tête avec son accent anglais « et oui... ». Iels m’aident à me déplacer car je viens de perdre 9kg d’un coup.

Une fois allongée dans mon lit en peau à peau avec mon bébé, plus rien ne compte pour moi, ça s’agite autour de moi je n’ai pourtant aucune idée de ce qu’iels font.


H+1: Sf S nous prends en photo toustes les 3.



H+2: Sf J examine Gaïa, tout près de moi, dans le lit, elle la pèse, la mesure avec une balance portable en forme d’hamac, lui donne la vitamine K. On lui met de l’huile de coco et une couche, pour que le méconium ne lui colle pas. On l’enroule dans un lange, elle me semble trop fragile et si bien, dans sa posture toute recroquevillée pour essayer de lui mettre des vêtements, c’est d’autant plus complexe avec son cordon relié à son placenta.

H+3: Les deux sages femmes partent, Sf S va en clinique pour entamer son service. On blague avec mon copain sur le fait que Sf J s’est déplacé juste entre deux repas, même pas pendant la nuit ou en week-end, parfait pour elle.

«Houuu, waou on est 3 là, que nous 3, on est plus 2, on est 3 !»

Nous prenons du temps à intégrer cette info, à chaque fois que mon conjoint change de pièce puis me voit avec ce petit être entre les bras, il a toujours un temps de beug puis : « ah oui c’est vrai ».

Une pizza est au four, ça va nous faire du bien de reprendre des forces après ces intenses émotions car il reste encore pas mal de choses à faire. L’appartement est sans dessus dessous, la piscine au milieu de salon, tout les bocaux qu’on peignait de partout, ma valise de maternité à moitié défaite, les chattes qui savent pas où se mettre, elles comprennent rien, j’ai envie de prendre une douche j’ai du sang partout, le placenta sanglant baigne dans le saladier, les proches à prévenir. Préalablement, l’idée de ne pas annoncer la venue de notre bébé pendant quelques jours, de vivre ce moment dans notre bulle, nous avait traversé l’esprit. Mais une fois entre nos mains, nous avons qu’une envie c’était de crier au monde sa venue, montrer à quel point elle était belle, nous ne cessons plus de la contempler. Les appels s’enchaînent, les messages de félicitations arrivent, une douce vague d’amour vient nous effleurer et nous envelopper.


 

(Re)découverte de mon corps

 

En même temps, je vis toutes ces émotions intenses et en parallèle en mon corps je ressens de nouvelles sensations. Je suis très surprise de sentir à nouveau l’eau couler dans mon abdomen lorsque je bois. Durant ma première douche, je (re)découvre mon corps, des zones disparues sous mon ventre depuis 3-4 mois, ce ventre flasque, vide, cette ligne brunâtre linea nigra, mon nombril tout distendu, j’entendais l’air de mon ventre se diffusait comme un ballon de baudruche, mes jambes tremblantes pleines de sang, mes seins grossissant... Je m’observe et me dit «j’ai pris cher waou, là y a un petit être qui vient de me traverser... ». Je suis impressionné par la quantité de sang les premières 24h, je mets une culotte menstruelle, elles m’accompagneront durant 7 semaines pour les lochies.

Je n’ai aucun épisiotomie ni déchirure périnéale mais quand même une micro déchirure aux petites lèvres. J’y applique de l’argile blanche en cataplasme pour que cela cicatrise. Pour faire dégonfler la vulve, nous avions fait et mis au congélateur des padsicles (serviette + hydrolat + Gel aloe verra + huile essentielle de lavande ou d’arbre à thé). J’ai dû mal à marcher et des douleurs terrible au coccyx, les tranchées à chaque tétées. Ma sage femme me prévient que lorsque j’irai uriné, ça me ferait comme une sensation de verre tranchant mais me rassure que la digestion allait être ralentie, le temps que le système digestif se remette en place. Ma gorge me brûle, j’ai tant crier durant la poussée... Malgré ça l’allaitement démarre bien, mon bébé a de suite une bonne prise au sein, la montée de lait, se fait très vite.


J’ai beaucoup trop de lait, je me réveille dans un lit trempé, au bord de la mastite jusqu’à ce que je découvre le récupérateur de lait ! J’étais très inquiète d’un frein restrictif car j’en avais eu un petite qui avait été coupé mais je suis très vite rassurée. Sf J et (de temps en temps Sf S) viennent tous les 2 jours durent 10 jours. Cela me fait beaucoup de bien d’avoir du soutien à domicile.

 

Visites et sorties

 

Dès le lendemain, nos proches viennent pour une courte durée, avec des cadeaux, parfois en nous apportant à manger. Avec du recul, je me serai davantage positionner et j’aurai demandé plus de soutien pour les repas et les tâches ménagères. Mon chéri fait tout, heureusement il ne travaille que les mercredi mais je ne le voit finalement très peu, il court dans tous les sens : faire les courses, aller à la mairie, récupérer les colis Vinted... J’ai besoin d’affection de câlin, le vide en moi est difficile à vivre. Le troisième soir, peut être c’est le fameux babyblues, je pleurs beaucoup car nous avons vu trop de gens dans la journée, je suis épuisée. J’ai besoin de nous retrouver au calme tous les 3 à partir de 18h. Nous faisons tous les soirs un rituel avec le placenta où nous enlevions le sel, le tissu imbibé de sang, remettons du sel et des herbes et changons le tissu. Le dernier est partagé avec sa grand mère paternelle, le soir même le cordon tombe au bout de 5 jours. Nous sommes très ému.e.s, c’était comme une deuxième naissance. Le placenta va dans le congélateur pour 6 mois, nous allons ensuite le planter sous un olivier.




Nous faisons alors le premier bain et habillons Gaïa. À partir d’une semaine, je commence à un peu plus sortir du lit, la position allongée et de temps en temps assisse étant privilégié. Nous nous baladons prendre l’air, la présenter à nos voisin.e.s et commerçant.e.s du coin, c’est également première sortie en écharpe.

 

C’est ainsi que commença notre tissage à 3, Gaïa était à sa place parmi nous. Les habitudes se prirent peu à peu, les douleurs s’atténuèrent, l’utérus cessa de pleurer, je maigris très vite avec l’allaitement.

Pour autant pouvons nous dire que le post-partum est terminé ? Des études disent qu’il durerai 2 ans...

Un an après, j’allaite toujours, je manque de sommeil la nuit, et d’énergie la journée, je n’ai pas eu de retour de couches mais je ressens toujours autant cette bulle d’ocytocine.

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