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Pourquoi avoir enfanter chez moi ?

  • autrementdemain_
  • 25 oct. 2021
  • 9 min de lecture

Dernière mise à jour : 27 oct. 2021

Lors de ma grossesse, par peur des jugements, de ne pas " y arriver ", de perdre confiance en moi, j’ai peu communiqué là dessus. Maintenant, après l’expérience que nous avons vécu, je suis fière d’ avoir réussi, de montrer qu’autre chose est possible, d’inspirer.


J’aimerai, je rêve :

• que les accouchements à domicile soient démocratisés (aujourd’hui 1 % en france),

• qu’il soit possible de choisir entre " à la maison ou ailleurs " et non plus " à l’hôpital ou ailleurs ",

• que le milieu médical ne soit pas la normalité,

• qu’il ait plus de sage-femmes pratiquant les AAD (uniquement 60 en France),

• que la sécurité sociale ou les mutuelles prennent en charge les coûts (300 euros d’astreint pour que la sage femme se rende disponible nuits/jours fériés/dimanche et 500 euros l’accouchement),

• que les femmes, les couples se fassent à nouveau confiance, qu’iels soient acteurice.s de la venue de leur enfant !



Je me suis énormément informée, j’ai beaucoup lu, écouté des podcasts, (je pourrais communiquer mes références ultérieurement) échangé sur des groupes facebook, je ne me suis pas levée un matin  et dit « je vais accouchée chez moi ». Les motifs de ce choix m’ont animé durant ces 9 mois.



Pendant mon premier trimestre, je fus enfermé 24h /24h de mon temps (peut être 23h/24h, lorsque je m’autorisais les 1h du sortie quotidienne) dans mon appartement. Je me suis mise à m’occuper de mon intérieur, à être d’avantage connectée à mon corps, à imaginer la venue de ce bébé. Je me suis alors informée, j’avais nullement envie de me contenter de ce que " le médecin " me dirait quant ce qui se passer dans mon corps et ce que je souhaitais pour l’arrivée de mon enfant, je voulais comprendre par moi même . Je voulais attendre sa naissance pour découvrir son sexe, faire le moins d’échographies ou contrôles possible, accoucher physiologiquement…

De nombreuses questions émergèrent :

« Est ce que un accouchement physiologique en maternité pourrait être envisageable ? »

« Quelle est la différence entre un AAD ou un accouchement en salle nature ? »

« ah, toutes les sages femmes libérales ne font les accouchements à la maison ? »

« y a que 2-3 dans mon département ? ok ! »

« Comment ça se passe ? combien ça coûte ? ».

Je n’avais préalablement, eu très peu de représentation de naissance en famille, dans mon entourage ; uniquement mon ex copain. Dès que j’allais chez lui, j’osais pas rentrer dans la chambre de ses parents, étant pourtant dans le passage. Non pas car j’imaginais la scène en me disant que c’était sale ou gênant mais plutôt car cela m’impressionnait, c’était devenue un lieu sacré… Sa première respiration était là, là dans sa maison familiale auprès de ses parents, deux sœurs et son frère. Je trouvais ça incroyable, impossible. « Moi, j'y arriverai pas ! », « Elle y était arrivé car c’était son 4e, moi c’est mon premier enfantement, j’y arriverai pas »…

Aussi marginale que fut cet exemple, il n’en ai pas moins un exploit. Toutes les femmes ont enfanté l’humanité ainsi depuis des siècles.


Stéphanie Saint - Amant l'illustre bien dans cette métaphore, « Si l’on réduirait la durée de notre existence sur terre à 24h, cela ferait 1 min que les accouchements sont médicalisés ».


Mon opinion sur l’hôpital



J’ai toujours eu du mal avec la (sur)médicalisation, les médecins, l’hôpital qui riment dans ma tête avec stress, mur blanc, propos anxiogènes, manque d’empathie, interventions voire violences obstétricales, patriarcat…Je préviens, (mais vos mieux prévenir que guérir comme on dit…) mon avis assez tranchés sur les hôpitaux m’appartient, c’est mon propre rapport à ce lieu. J’ai bien conscience des problématiques qui s’y logent (le manque de moyen, les sous effectifs, que le personnel fait de leur mieux… ayant cotoyé un infirmier de bloc opératoire); ainsi que de la nécessité, dans certaines situations, de cette grande avancée qu’est : la médecine …

En plus, de cela, j’ai découvert ma grossesse quelques jours avant l’arrivée en France de notre cher ami : le covid . J’ai alors vécu ma grossesse entre confinement et couvre feu, dans un contexte sanitaire peu sympathique… Applaudis à 20h, le milieu médical, fut fort peu attrayant à mon goût, j’y voyais uniquement un nid à virus, le port du masque obligatoire, l’absence du ou de la partenaire, l’interdiction des visites… Absolument pas un lieu où accueillir mon bébé. Porter la vie ne signifiait pas pour moi, être malade, je n’avais pas besoin d’être soignée mais uniquement d’être encouragée, accompagnée en cette période si charnière et vulnérable.

Quand j’évoquais mes choix aux personnels (nous avions tout de même fait les démarches en maternité " au cas où "), lors des RDV, le papa n’était absolument pas inclus, on s’adressait qu’à moi, pendant une échographie la médecin a même dit « elle » à 2 reprises alors qu’elle savait pertinemment qu’on voulait garder la surprise, on me tenait des propos extrêmement déplacés, voire  jugeant quant à notre choix comme si j’étais une folle illuminée: « Vous connaissez la politique de l’hôpital ? Nous nous déresponsabilisons totalement s’il arrive quoi que ce soit », « Si vous ne coupez pas immédiatement (avant 2min) le cordon votre bébé deviendra jaune comme un coing » (spoiler : ce ne sera pas le cas alors qu’elle le gardera 5 jours…) et j’en passe (merci les hormones de grossesse de m’en avoir fait oublier).


Être actrice de mon enfantement


D’après moi, leur expérience professionnel (ou personnel) ne justifiait pas ces jugements. Ce n’était pas parce qu’elleux ont " fait accouché " de nombreux bébés, qu’IELS savent mieux ce qui est bon pour MOI, pour mon corps. Nous sommes toustes uniques, il n’y a pas un accouchement semblable. J’ai alors choisi de me faire confiance, de suivre mon corps, mon intuition, mon instinct. J’avais envie d’être actrice de mon accouchement et non pas aller à l’hôpital pour " me faire accouché ". Mon bébé naîtra et sera en vie grâce à moi. Je suis libre, libre de faire ce que bon me semblait, peu importe leur avis. Oui, auparavant la mortalité infantile et celle de la mère en couche étaient bien plus élevées mais ça n’est pas comparable, nous avions pas la même hygiène de vie. Les risques sont les mêmes que pour tout accouchement. On peut même dire que statistiquement l’AAD se passe mieux que l’accouchement à l’hôpital puisque qu’ils en sont exclues toutes les grossesses à risques (bébé en siège, jumelleaux, diabète, prématuré, dépassement de terme.

Être dans un lieu sécurisant, rassurant lors de l’accouchement et dès les premières heures de mon bébé (éviter le séjour de 48h-72h) & laisser la place au partenaire.

Je suis persuadée que le mentale joue énormément sur le corps. Il était important pour moi que je me sentes en sécurité, au près de mon copain pour vivre ce moment au mieux . Comme disait Michel Odent dans le podcast @matrescence « La femme qui accouche a besoin d’être protégée contre tout ce qui pourrait stimuler son néo – cortex. Par exemple il ne faut pas lui parler, il faut se méfier de la lumière contre tout ce qui pourrait attirer son attention, il faut qu’elle se sente pas observée. »

Je voulais accoucher dans l’eau (chose impossible en maternité), on nous avait prêté une piscine d’accouchement. Nous pouvions disposer de l’espace qui nous entouré comme nous l’entendions. Mes chattes seraient là, elle verront et comprendront l’arrivée de ce bébé, je ne partirais pas 3 jours pour revenir avec un truc qui cri dans mes bras. J’aurai fait de même pour un deuxième enfant, il me semble important que le premier soit présent.e (dans la pièce, dans la maison ou en train de dormir) lors de la naissance de son frère ou sa sœur afin de vivre cette étape sereinement.


Durant le post natale, mon corps vient d’être traverser par un petit être, c’est douloureux, j’aurai besoin de repos, de sérénité, d’être soutenue, entourée. Je voulais être au près de mon chéri, du papa de ce bébé de quelques heures, cet enfant on l’a fait à deux. Nous souhaitions plus que tout, être ensemble, qu’on tisse à 3, en famille notre lien, faire du peau à peau le plus possible, bien démarrer notre aventure lactée. Les lits à l’hôpital sont absolument pas adaptés aux partenaires (soit iels dorment dans un fauteuil, soit sur lit de camps, mais de toute façon étant en plein confinement iel n’aurait eu le droit de venir que quelques heures en journée...), pour faciliter allaitement (devant se lever toutes les deux heures pour aller chercher mon bébé dans ce berceau en verre loin de moi…). J’avais envie d’être chez moi, dans mon lit cododo, dans ma bulle d’amour, entre mes mûrs colorés, pleine de vie, avec mes chattes, mes plantes… Ce lieu remplit de bactéries amicales adapté à ce nouveau né qui connaîtra cet environnement toute sa vie. Cela lui permettra de renforcer son système immunitaire contrairement à un milieu aseptisé et javellisé.

Je serai bien entendu accompagné par ma sage femme qui passera tous les jours durant une semaine.Elle nous aidera, aiguillera, tout en nous laissant faire à notre rythme. Par exemple, pour le bain, personne nous a montré " comment faire ", nous nous sommes écouté.e.s, nous nous sommes fait confiance, nous avons alors pu pleinement profiter à 3 de cette " première fois " ; première fois où notre enfant revient dans un milieu aquatique qu’elle a connu durant 9 mois.



Suivie globale


Cette sage femme m’aura suivi du début de ma grossesse au 6 semaines post partum. Avant, pendant, après elle sera là. En maternité, j’aurai eu RDV avec une personne, en arrivant j’en aurai eu une autre, pour peu que le travail dure plus longtemps, il y aurait eu un nouveau service ou il est un.étudiant.e ça aurait fait une personne en plus… Je me sentais bien avec elle, elle était apaisante, on se connaissait bien, on l’avait vu tout les mois, elle était venu visiter chez nous. On aura eu un suivi globale.


Être libre de mes mouvements, de mes positions, de mon rythme, de mes envies (musique, manger, boire, chanter, crier…)

Lors ce que j’ai écrit mon projet de naissance (document que l’on remet préalablement à la maternité sur nos envies pour le jour J), je me suis vu refusé ou obligés de nombreuses choses :

• J’accoucherai hors de l’eau.

• Je ne pourrais ni manger ni boire pendant le travail et l’accouchement (je crois c’est le moment où tu fais le plus de sport de ta vie, tu as besoin d’énergie...)

• J’aurai un monitoring autour de mon ventre et un cathéter dès mon arrivée (je vous laisse imaginer la commodité)

• J’accoucherai de mon placenta grâce à des hormones de synthèses (les mêmes que pour pour un déclenchement), il sera inenvisageable qu’il sorte physiologiquement grâce aux hormones naturelles produites par mon corps lors de la succion de mon bébé.

• On séparera mon bébé de son placenta précocement, en clampant puis coupant à 2min le cordon.


Pouvoir choisir de ce qu’il advient du cordon et du placenta de mon enfant

Un jour, je me suis demandée « mais enfaite pourquoi on coupe de cordon alors que le petit bout attaché au nombril ne tombe uniquement entre 3 à 9 jours plus tard ?  La nature est bien faite, il a bien une raison ». Je m’informe sur le sujet, je découvre qu’un film est en cours à ce sujet d'Alice Heit, je lis :

« L’hôpital considère aujourd’hui le placenta comme un déchet. » (là la zéro déchet en moi a du mal à croire ces mots) « Mais cet organe n’a pas toujours été considéré comme un déchet! Loin s’en faut! En d’autres lieux, en d’autres temps, dans d'autres cultures, […] il est considéré comme le jumeau du bébé à naître, son double biologique nourricier et protecteur. La science, plus tard, a aussi finalement validé […] que couper le cordon trop tôt (comme cela se pratique encore dans les hôpitaux malheureusement), coupe le bébé d’une partie de son sang, qui pourtant est SON sang, ses cellules souches, et qu’il est si important pour lui de le récupérer avant que le cordon soit coupé. »

J’apprends en plus qu’en maternité, suite à la délivrance (sous hormone de synthèse en cathéter) du placenta, il ne nous appartient plus, le récupérer est interdit. Donc l’organe que je crée durant 9 mois sans lequel la vie est possible, une fois dehors ne m’appartient plus ? Je ne suis pas d’accord !

Je souhaitais expérimenté le bébé lotus, laisser tout naturellement le cordon tombé sans intervention, laisser faire les choses par elles même. C’est ce que nous avons vécu durant 5 jours, c’était merveilleux. Nous rendrons à la terre son placenta sous l’olivier planté à ma naissance.




Respecter la venue de mon bébé


Lorsqu’un enfant vient au monde, il passe d’un milieu aquatique restreint à un gigantesque milieu aériens, de l’obscurité à la lumière (souvent des néons flamboyants), de l’envers à l’endroit, de 38°C à 20°C. Il ne connaît pas la sensation de vide. Il a du mal à comprendre qu’il est un être à part entière, qu’il n’est plus dans le ventre de sa mère. Il prend sa première respiration, son système digestif se met en place. Le tout est déjà difficile à vivre, et on vient rajouter à cela des péridurales, des césariennes programmées, des ventouses, des forceps, des décollements de membranes, des déclenchements, des ruptures de la poches des eaux. (Pour l’anecdote, je suis née avec le cordon ombilicale autour du cou car les soignant.e.s ont percé la poche pour "accélérer le travail", alors que ça n’était absolument pas nécessaire, ce qui enclencha des contractions bien plus douloureuses mais c’est ainsi en maternité, on perce. Ma fille, elle, est née coiffée, entièrement dans sa poche car on est pas intervenu.) D’après moi, trop d’interventions (elles sont parfois indispensables, je suis d’accord) sont souvent responsables de dysfonctionnement en effet papillon, laissons la nature se faire. Les bébés savent naître, iels choisissent quand ils veulent sortir, quand ils sont prêts.

Les anniversaires sont comptés à partir de notre naissance, comme le point 0 de notre existence mais notre histoire commence bien avant dans le ventre de notre mère, durant la pré-conception. L’enfantement joue un rôle crucial dans le début de notre vie extra-utérine et notre rencontre avec le monde qui nous entoure. Les interventions ne sont pas anodines pour le nouveau né.

Je souhaitais enfanter physiologiquement naturellement, sans péridurale. Mon bébé qui durant 9 mois entendant, partageant toutes mes sensations seraient soudainement soumis à une coupure brutale dû à l’anesthésie. Je voulais respecter la venue de mon bébé sur cette terre, pour que demain soit autrement.

 
 
 

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